Verkiezingen in Brussel, altijd weer een tikkeltje anders: het systeem van de open taalgroepen in het Hoofdstedelijk Gewest maakt de uitkomst wat onvoorspelbaar, want hoeveel Nederlandstaligen stemmen voor Franstalige politieke partijen en omgekeerd? Hoeveel tweetalige of meertalige Brusselaars laten hun stedelijke stem afhangen van welke taal? En is taal wel doorslaggevend of toch eerder de ideologie of het partijprogramma? Hoeveel Nederlandstaligen zijn er eigenlijk in de hoofdstad? Vijf procent als je de moedertaalsprekers telt (Taalbarometer VUB), bijna tien procent als men de belastingaangiften in rekening brengt, iets meer dan vijftien procent wanneer men de Vlaamse stemmen in Brussel telt en ongeveer vijfentwintig procent als we de Brusselse leerlingen in het Nederlandstalig onderwijs telt. We weten het dus nooit precies en op zich is dat goed: er bestaat (gelukkig) geen subnationaliteit in Brussel.
Maar complex is het wel.

In dit opzicht is er wat animo over de verkiezingsuitslag van Fouad Ahidar die zou 'ingebroken hebben' in de Nederlandse taalgroep van het Brussels parlement. Zelf ken ik Fouad al ruim 30 jaar. Hij was vroeger een geëngageerde jeugdwerker in het Molenbeekse jeugdhuis Centrum-West (dat in de jaren zestig van de vorige eeuw nog mee door mijn vader gesticht werd onder de bloemrijke naam 'De Schalmei' - tempus fugit). In 1999 stonden we zelfs even samen op een politieke kieslijst. Onze kinderen hebben samen nog lang in de scouts van Ganshoren gezeten. Fouad is doorheen de jaren wat meer naar links opgeschoven en een stuk meer richting religie. Dat is zijn goed recht, maar mijn meug is het niet. Een meerderheid vormen met zijn 'Team' staat dus niet op mijn lijstje. Duidelijker kan ik niet zijn. Geen probleem, mensen kunnen politiek van mening verschillen maar elkaar wel respecteren.

Of men zou de Brusselstem kunnen invoeren: een tweede stem voor elke Brusselaar voor een kandidaat van een andere taalgroep. Zo krijg je meer gewicht voor hoofdstedelijke politici die een grotere legitimiteit hebben in beide taalgroepen. In beide hypotheses zou men best het aantal Brusselse parlementsleden gevoelig reduceren, van 89 tot 60 of zelf 50. Voer voor discussie dus. Maar het kind niet met het badwater weggooien.

Sven Gatz 

Dieu existe et il habite à Bruxelles* 

Les élections à Bruxelles se dénote toujours un peu: le système des groupes linguistiques ouverts dans la Région de Bruxelles-Capitale rend le résultat assez imprévisible, car combien de néerlandophones votent pour des partis politiques francophones et vice-versa ? Combien de Bruxellois bilingues ou multilingues laissent leur vote dépendre de leur langue ? Et la langue est-elle déterminante ou plutôt l'idéologie ou le programme du parti ? Combien y a-t-il de néerlandophones dans la capitale ? Cinq pour cent si l'on compte les locuteurs natifs (Baromètre linguistiques VUB), près de dix pour cent si l'on compte les déclarations fiscales, un peu plus de quinze pour cent si l'on compte les votes flamands à Bruxelles et environ vingt-cinq pour cent si l'on compte les élèves bruxellois dans l'enseignement néerlandophone. On ne sait donc jamais exactement, et c'est en soi une bonne chose : il n'y a (heureusement) pas de sous-nationalité à Bruxelles. Mais c'est complexe.

À cet égard, le résultat de l'élection de Fouad Ahidar, qui se serait imposé dans le groupe néerlandophone du parlement bruxellois, suscite des réactions. Je connais Fouad depuis plus de 30 ans. Il a été autrefois un animateur engagé dans le centre de jeunesse Centrum-West de Molenbeek (cofondé par mon père dans les années 1960 sous le nom de "De Schalmei" - tempus fugit). En 1999, nous avons même brièvement figuré ensemble sur une liste électorale. Nos enfants sont restés longtemps ensemble chez les scouts de Ganshoren. Au fil des ans, Fouad s'est un peu plus rapproché de la gauche et beaucoup plus de la religion. C'est son droit, mais ce n'est pas ma tasse de thé. Former une majorité avec son "Team" ne figure donc pas sur ma liste. Je ne saurais être plus clair. Il n'y a pas de problème, les gens peuvent avoir des divergences politiques mais se respecter mutuellement.

Mais son Team Ahidar s'est-elle vraiment "introduite" auprès des Flamands bruxellois? Zoomons un peu. En fait, il y a eu trois moments dans l'histoire où le groupe linguistique néerlandophone a été secoué à Bruxelles : en 1971, les FDF-Flamands (des francophones qui ont délibérément acheté une carte d'identité néerlandophone afin de semer la confusion linguistique) au sein du Conseil de l'agglomération bruxelloise ont provoqué une bousculade, au tournant du siècle, il y a également eu l'offensive de l'ancien commissaire de police Johan De Mol pour utiliser une masse de votes francophones afin de rendre le Vlaams Belang aussi fort que possible à Bruxelles. Aujourd'hui, Fouad bouscule les choses. En fait, ces secousses reflètent à chaque fois le point sensible de ce moment dans la société bruxelloise : d'abord la bataille linguistique, ensuite la poussée vers la droite et maintenant le retour de Dieu (sous toutes ses formes) dans la politique. Mais n'oublions pas qu'il s'agissait à chaque fois de chocs assez modestes : le FDF-Flamand était avec 11 sur 83, la phalange du Vlaams Belang comptait 6 élus sur 89, la Team Fouad Ahidar compte 3 députés sur 89. Le système a surmonté ces inconvénients à chaque fois. D'accord, cela rend les choses plus compliquées, mais c'est loin d'être impossible. Que pouvons-nous faire maintenant pour éviter de telles situations à l'avenir ? On pourrait autoriser les listes mixtes avec une représentation garantie des députés néerlandophones. Mais dans ce cas, vous dépendez des partis francophones pour l'établissement des listes....

On pourrait également introduire le vote bruxellois : un second vote pour chaque citoyen bruxellois en faveur d'un candidat d'un autre groupe linguistique. Cela donnerait plus de poids aux politiques de la capitale qui jouissent d'une plus grande légitimité dans les deux groupes linguistiques. Dans les deux hypothèses, le mieux serait de réduire sensiblement le nombre de députés bruxellois de 89 à 60, voire 50. Il y a donc matière à débattre. Mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain.

* Film avec Benoit Poelvoorde datant de 2014.

Sven Gatz