Un gouvernement startup-friendly adopte l'innovation."
Imane Belguenani sur l'exode urbain des entreprises IT. La semaine prochaine, le vendredi 28 février, Imane Belguenani posera une question à la ministre Trachte sur l'exode des entreprises IT de Bruxelles. Nous anticipons cette question.
Il y a quelques années encore, on parlait de Bruxelles comme de la "capitale des startups en Belgique". Aujourd'hui, Agoria affirme que l'exode urbain des startups du secteur IT a quadruplé au cours des dix dernières années. La conclusion d'Agoria : "Bruxelles n'a pas de stratégie pour les startups. Bruxelles n'est pas startup-friendly."
Lees dit artikel in het Nederlands
Pour Imane Belguenani (Open Vld), c'est le triste bilan de cinq années de transition économique sous la ministre Trachte. "Trop d'idéologie et trop peu d'attention à l'impact économique." Imane Belguenani identifie une cause supplémentaire, en plus de celles mentionnées par Agoria : "Les pouvoirs publics ne font pas appel à l'innovation des startups bruxelloises. Il n'existe pas de stratégie d'innovation procurement."
Agoria : les chiffres
L'étude, réalisée à la demande d'Agoria, la fédération des entreprises du secteur technologique, sur la base des données de l'ONSS et de la TVA, a révélé pour 2023 un solde net négatif des entreprises IT entrantes et sortantes (-166). En 2022, il était de -104. En 2013, il n'était que de -45.
Un gouvernement qui adopte l'innovation, donne un coup de pouce aux entreprises et à l'innovations. En utilisant ces technologies il améliore les services publics et les infrastructures. Il crée un véritable partenariat entre l'État et les entreprises.
Imane Belguenani.
Les entrepreneurs du secteur dénoncent une pression fiscale communale élevée et surtout imprévisible. Une étude récente de VOKA l'a déjà mis en évidence. Mais Bruxelles semble aussi perdre la "war on talent" pour ces profils IT. Les jeunes talents de la périphérie flamande hésitent parfois à venir travailler en ville. En outre, les entrepreneurs se plaignent de la lenteur et de la complexité des procédures administratives et des permis. Lors du passage d'une startup à une scale-up, le manque de sites adaptés est également un obstacle pour la ville.
Imane Belguenani confirme cette difficulté : "Lors de nos visites d'entreprises, nous constatons à quel point les entrepreneurs sont déçus par l'accompagnement dans la recherche d'un emplacement. Pourtant, c'est un pilier essentiel du soutien aux entreprises dans lequel nous investissons beaucoup en tant que région."
Innovation procurement
"Un autre élément souvent mentionné lors de nos visites d'entreprises," explique Imane Belguenani, "est que la région ne recourt que très peu à l'innovation qu'elle contribue pourtant à développer."
Bruxelles investit dans les startups. Avec succès : Innoviris, finance&invest, citydev, les incubateurs, … Mais nous misons trop peu sur l'innovation procurement. Les autorités bruxelloises n'achètent pas les solutions innovantes locales. Elles ne les intègrent pas dans leurs politiques.
Imane Belguenani donne un exemple : une startup (Zensor) qui développe des capteurs (des "ingénieurs virtuels") permettant de surveiller les bâtiments, ponts, tunnels, … Ces données peuvent prolonger la durée de vie des infrastructures. Un autre bel exemple est celui de l'entreprise Shayp, qui a témoigné dans la presse. Sa technologie permet de détecter les fuites d'eau dans les bâtiments. (Beaucoup d'autres exemples sont disponibles sur www.brusiness.brussels).
"Pourtant, en tant que gouvernement, on donne un coup de pouce aux entreprises en adoptant leurs innovations. En utilisant ces technologies, on améliore les services publics et les infrastructures, tout en créant un véritable partenariat entre l'État et les entreprises," résume Imane Belguenani.
Johan Basiliades
22 februari 2025